On l’avait quitté il y a une petite quinzaine de jours après le meeting de Strasbourg. Il avait alors depuis déjà une semaine des douleurs au tendon d’Achille, tendon dont il s’est fait opéré au mois de septembre l’an dernier.

Après une période de soins, des séances réalisées en nature et sur piste mais entrecoupées par un retour sur le vélo et en piscine pour l’élève de Pascal Machat, c’est serein qu’il se présentait au départ de ce nouveau meeting international. Malheureusement, c’est autrement que cela se passa. Tout de même crédité d’un chrono de 1’49’’50, Antoine sortit une nouvelle fois du meeting avec un problème, et toujours au niveau de son tendon. Deux jours après, voilà les commentaires qu’il peut nous livrer :

Comment s’est passé la course ?

« C’est toujours dur de courir dans des conditions aussi difficiles (ndlr : une dizaine de degrés, de la pluie et un vent tournant) alors qu’on se trouve en plein milieu du mois de juillet. Ensuite, concernant la course, je suis forcément déçu par un tel chrono. Dans la course personne n’a voulu suivre le lièvre et ce n’était pas à moi de faire le travail étant donné que je ne me présentais pas avec la meilleure performance de cette série B. Quatre mecs avaient déjà réalisés 1’45 cette saison, donc je me suis tranquillement placé derrière eux. Après, la course en a décidé autrement, on est parti sur un faux rythme, environ 52’’80 au 400m pour la tête de course, et quand ça c’est emballé il m’a été difficile de suivre le rythme avec ce problème au pied. »

Justement, pour revenir à ce pied, aujourd’hui quel est le problème ?

« En fait, dès que je cours à une certaine allure, j’ai mal à l’os et au tendon. Cela m’empêche de poser le pied normalement, je perds de la force dans mes appuis et surtout, plus que tout, je me crispe, je ne suis plus relâché. Ensuite, mon talon gonfle et à partir de là, difficile de poser le pied par terre. »

Mais on ne comprend pas pourquoi avoir toujours mal à ce pied alors que vous vous êtes fait opéré pour ne plus avoir mal ?

« Le problème ne se pose pas de cette façon. Il y a 9 mois je me suis fait opéré d’une rupture partielle du tendon (près de 50%) causé par une excroissance osseuse. De ce fait, pour résoudre ce souci, le chirurgien ne m’a pas seulement fait un peignage du tendon mais il m’a aussi coupé une partie de l’os (le calcanéum ou encore appelé en langage plus clair le talon). Aujourd’hui, je n’ai plus aucun problème avec mon tendon, il est soigné. Mon seul souci se situe au niveau de l’os. L’os ne cicatrise pas comme ça du jour au lendemain, il lui faut environ une année pour se reconstituer. Il y a des personnes pour lesquelles il ne va y avoir aucun problème pendant cette phase de reconstruction et d’autres chez qui il y aura des douleurs. Moi je fais parti de la 2^ème famille, j’ai des douleurs et on ne peut rien y faire. Ces douleurs occasionnent une pose de pied différente, qui entraîne des inflammations du tendon.»

Existe-il un moyen de soigner plus rapidement cet os ?

« Non, comme je l’ai dit plus tôt, il n’y a aucun moyen aujourd’hui de reconstruire plus rapidement l’os. Mon seul soin possible c’est de réduire au maximum l’inflammation que cause cette reconstruction, donc au programme kinésithérapeute et anti-inflammatoire. En même temps, ce n’est pas si grave que cela, c’est juste une question de temps. Je ne vais pas me plaindre, je suis en bonne santé et je peux déjà courir à une allure que beaucoup aimeraient. »

Et donc aujourd’hui quel est le programme des compétitions pour le reste de la saison ?

« Ca c’est une question à laquelle je ne peux pas répondre pour le moment. Je ne sais pas. La seule chose que je sais c’est qu’à l’heure actuelle je ne peux pas mettre les pointes deux jours de suite, donc dans ces conditions, difficile d’imaginer un championnat de France avec une série et une finale en deux jours. Après, rien ne m’empêche de courir dans des meetings, sur une course d’un jour, une fois que l’inflammation est passée, au risque de recréer une nouvelle inflammation. Mais aujourd’hui l’objectif est de perdre le moins de temps possible en vue de la préparation pour les Jeux Olympiques de l’année prochaine, c’est pourquoi, bien que ce soit douloureux, je continuerai à m’entraîner en vue de combler une partie du retard occasionné l’hiver dernier par une reprise tardive. »

Merci et à bientôt sur les pistes, enfin si le tendon et le pied le permettent.